Les Bourses vivent au rythme du risque Trump

Les Bourses vivent au rythme du risque Trump

Le  » fait accompli  » a joué sur les actions européennes: la semaine qui a suivi l’élection d’Emmanuel Macron, le candidat des marchés jugé pro-business et pro-européen enregistre une baisse d’un peu moins de 1% des Bourses européennes et 0,9% pour le CAC 40. Depuis le premier tour, les investisseurs avaient pris en compte ce scénario favorable. Le ciel s’étant éclairci pour le risque politique européen, la décote qui affectait les actions du vieux continent par rapport aux américaines s’est réduite. Une progression des cours depuis le début de l’année de 10% de ce coté de l’Atlantique pour 5% à Wall Street a ramené le retard entre 10 et 15%. Pour aller plus loin il faudra des catalyseurs pour les Européennes et pas de choc aux États-Unis.

Le moi de mai correspond à une période ou les catalyseurs d’ordre fondamentaux faiblissent. les analystes financiers ont relevé leurs estimations de bénéfices à la lueur des chiffres du premier trimestre et risquent d’attendre les données à 9 mois publiées en octobre, pour bouger sensiblement

Les banques centrales – en particulier la Réserve Fédérale, la BCE et la Banque du Japon – offrent une bonne visibilité sur leurs stratégies d’ici à la fin de l’automne, mais ont peu de chances de surprendre.

La consolidation peut être positive en raison de nouvelles macroéconomiques qui confirment la bonne tendance générale d’un cycle qui accélère très légèrement. Mais la dynamique des Bourses reste dominée par la situation américaine, Le risque Trump a été mis en évidence par les retombées, cette semaine de l’affaire du renvoi de James Corney, le directeur du FBI. Les records boursiers ont été obtenus en anticipation des réformes fiscales de l’administration présidentielle et, sur ce plan, des déceptions sont possibles. Elle se traduiraient par un net recul de Wall Street que les Bourses européennes pourraient seulement amortir.

Si le fait accompli a joué sur les actions européennes, on doit relever que cela n’a pas été le cas pour les positions en placements refuge constituées pour couvrir les scénarios de rupture politique en France. Le franc suisse, l’or et l’emprunt allemand à 10 ans ont rendu du terrain. Ainsi, l’écart de rendement entre ce Bund allemand à 10 ans et l’Obligation Assimilable du Trésor français est revenu autour de 0,4% contre 0,75% il y a un mois.

Dans un tel environnement, malgré le soutien apporté par les dernières publications trimestrielles des sociétés cotées, bourseacademy.com adopte une attitude prudente. Et conseille de réduire encore l’exposition des portefeuilles. Dans un contexte peu inflationniste, les valeurs de taux bas (concessions, immobilier) ou les sociétés profitant le plus, directement ou indirectement, de la baisse de la fiscalité en France pourront être reprises dans un mouvement de consolidation. Pour se préparer, on peut continuer à faire des liquidités.

La valeur de la semaine: Rexel

Cette semaine, nous avons passé le cas d’investissement Rexel (code mnémonique RXL) au radar. Le leader mondial de la distribution de matériel électrique n’a pas complètement réalisé la performance boursière que nous attendions le 10 novembre. À 15,40 euros, l’action a progressé de 11,5% en six mois, mais reste en retrait par rapport à notre objectif de cours de 18 euros.

La question pour Rexel est à la fois la profondeur du cycle d’investissement nord-Américain (37% des facturations) et en Europe (45%) d’une part, et la pression sur les marges de l’autre. Le premier trimestre a déçu, avec une progression du chiffre d’affaires limitée à 0,6% en termes comparables. Le rebond de la marge brute d’exploitation a de ce fait été nettement inférieur à ce qui était anticipé.

Sans remettre en cause les qualités du groupe, la révision à la baisse des estimations de bénéfices pour l’exercice en cours trouve sa source dans une croissance plus faible qu’attendu (2,5% cette année, 4% en 2018) pour des taux de marge pratiquement inchangés

Le potentiel à six mois apparaît ainsi plus limité avec une capitalisation qui pèse 15 fois les bénéfices attendus cette année pour un rendement du dividende tout de même de 2,6%. Rexel entre bien dans le cadre de la stratégie de période de consolidation boursière et sera repris sur repli et/ou en phase d’accélération de l’investissement en Europe et en Amérique du Nord.

Par Hubert Tassin, bourseacademy.com pour Challenges.

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